Introduction
Étudiants, lycéens, jeunes actifs, je m'adresse aujourd'hui à vous pour vous faire passer un message d'inquiétude, un signal d'alarme, mais aussi d'espoir.
Il y a maintenant quelques semaines, je discutais avec des amis dans un
restaurant Lillois. Nous avons abordé des sujets très divers, nos futurs
stages, nos envies de création d’entreprise et j’en passe. Puis, comme dans toutes
conversations entre amis en période d’élection, est venu le moment de la
discussion politique. Pour aborder le sujet, j’ai interrogé mes amis sur ce
qu’ils pensaient des différents candidats et me suis moi-même positionné. Mais,
la conversation a tourné court puisqu’un de mes amis a rapidement clos le débat
qui s’annonçait en disant « de toute façon, ça fait longtemps que je ne
crois plus à la politique ni aux hommes et femmes politiques en général ».
Cet ami a 24 ans. Il a 24 ans et ne croit déjà plus dans la capacité des
politiciens à faire changer les choses pour notre futur. Et cet ami n’est pas
seul. Beaucoup d’autres jeunes à qui j’ai posé la question sont désabusés par
la politique française. Ils ont tous de 18 à 30 ans, ils ont nos âges.
Suite à cette interruption, je n’ai alors pas réagi et nous sommes passés à
un autre sujet de discussion. C’est plus tard que j’ai perçu la portée de son
message. Comment, à 24 ans, peut-on admettre qu’on ne croit plus à la politique
depuis longtemps ? Comment, peut-on dire ceci alors que nous n’avons vécu qu’un
seul quinquennat en ayant une conscience politique propre (libre de nos
éducations parentales) ? Simplement en regardant ce qui se passe sur la scène
politique.
Depuis maintenant plusieurs années, nous avons pu observer le climat
politique dans lequel la France s’est engagée. Et il n’est pas beau. Il n’est
pas digne de la démocratie. Il ne respecte pas ses citoyens. Il ne respecte pas
ses jeunes. Nous avons pu voir de quoi les politiciens étaient capables. Je
dirais simplement que nous avons été, et sommes toujours les dindons de la
farce. Et c’est ainsi que mon inquiétude est née, ou plutôt, s’est réveillée
face à l’atmosphère politique de ces dernières années.
Un climat politique indigne
À droite, comme à gauche, les comportements sont si décevants, qu’on se
demande parfois comment des personnes qui devraient être des exemples de
moralité ont pu arriver au pouvoir.
Comment, Luc Ferry, se proclamant philosophe, soit un « amoureux de la
sagesse », peut-il s’exempter lui-même de cours qu’il doit donner à
l’université et être rémunéré pour ceux-ci ? Il se paye notre tête !
Et nos parents ont payé son salaire à l’aide de leurs impôts !
Comment peut-on accepter qu’un homme comme Dominique Strauss-Kahn, soit lié
à des affaires de mœurs (joujoux des médias l’an passé) qui ont mené à des
poursuites en justice ? Je n’estime pas avoir la vérité sur ce sujet, mais je
dis simplement que ce type d’affaire ne devrait même pas frôler nos hommes et
femmes politiques qui se réclament avoir la capacité de nous gouverner.
Comment peut-on admettre qu’un Président, dès son élection aille se pavaner
sur le yacht d’un milliardaire ? Attention, je ne dis pas qu’on n’a pas le
droit d’aller sur un yacht. Je dis juste, qu’en tant que Président de la
République, on se doit d’être quelqu’un de modéré et de raisonnable. Nicolas
Sarkozy n’a jamais été quelqu’un de modéré. Il n’est pas nécessaire de rappeler
qu’il a, à plusieurs reprises, insulté des Français. Le Président de la République
a insulté des Français ! Sachant ceci et si on se déclare être un homme
honnête, comment peut-on vouloir que Nicolas Sarkozy retrouve son siège à
l’Elysée ? Comment ?
La vérité est que notre Président de la République aurait voulu être
Napoléon. Il a d’ailleurs - et pour ceci nous le félicitons - pris les choses
en main concernant les questions de politique extérieure. Il a notamment été un
acteur majeur, aux côtés d’Alain Juppé, de la chute de Kadhafi. Mais n’oublions
pas qu’il lui a fait la cour en décembre 2007 et a aidé celui-ci à acquérir un
véhicule blindé pour sa protection[1].
En 2011, il a, comme l’ont écrit plusieurs journalistes, revêtu un costume de
chef des armées (voire de chef de guerre[2])
pour l’intervention en Libye. Mais il n’ira jamais reposer aux Invalides. Les
grands du monde moderne ne deviennent plus des immortels dans la mémoire des
Français par leurs exploits militaires, mais par leurs avancées politiques.
Comme Charles de Gaulle, auquel tous les candidats se réfèrent.
Comment François Hollande en 2007 peut-il dire qu’il n’aime pas les riches,
alors que lui-même gagne 8300 euros nets par mois et qu’il a près d’1
million 200 mille euros de patrimoine ? À partir de combien d’euros considère-t-il qu’une personne
est riche ? Est-il si déconnecté des réalités économiques des Français ?
Est-il si déconnecté de la jeunesse qui subit 22 % de chômage chez les moins
de 25 ans ?
Comment est-il possible qu’il y ait tant d’affaires de corruption, de
clientélisme, d’appels d’offres truqués ? A droite comme à gauche, entre
Karachi et Chiraquie (scandale des emplois fictifs), entre Marseille et le
Nord-Pas de Calais (pour les plus récentes). Encore une fois, les Français,
même sans connaître les détails, se doutent bien, savent bien, que les formations
politiques qui dirigent notre pays depuis des décennies sont toutes liées à des
affaires douteuses. Mais le plus grave, c’est que les français entendent seulement
parler 2-3 fois de ces histoires. Un peu plus lorsqu’il s’agit d’affaires de
mœurs… Et ces affaires passent les unes après les autres, les plus récentes
chassant les plus anciennes, et les français, trop occupés à régler leurs
propres problèmes, oublient. En conséquence, ces affaires passent aux
oubliettes lors du retour en période électorale. Et, fait amusant, elles ne
sont que peu évoquées dans les débats puisqu’elles pourraient porter préjudice
aux principales formations. Et même si les journalistes s’efforcent parfois de
titiller les personnes concernées par ces sujets, vous vous doutez bien qu’une
ligne de réponse a été dictée au sein du parti. Ainsi, chaque personne
interrogée sait quoi répondre afin de protéger son parti, ses élus et son
candidat. Nous savons tous très bien que les partis depuis longtemps au
pouvoir, sont des machines de guerre de la communication. Elles le prouvent
tous les jours en organisant des meetings aussi impressionnants et électrisants
que des concerts. Elles le prouvent aussi en affichant leurs candidats aux
cotés de personnes médiatiques, François Hollande avec Yannick Noah, Nicolas
Sarkozy avec Gérard Depardieu, etc. Elles le prouvent encore en début de
campagne en monopolisant le temps passé dans les médias[3].
Est-il normal – bien que le CSA l’autorise - d’observer un écart très important
entre les 2 principaux candidats et leurs poursuivants, favorisant ceux-ci face
aux plus petites formations politiques ?
Cette atmosphère politique est exécrable. Il est temps de changer et de
donner le pouvoir à une formation politique différente. En espérant, peut-être,
que les formations aujourd’hui bien installées dans le paysage politique
français, se remettront en question et feront du nettoyage au sein de leur
propre parti.
« Un pour tous, tous pourris ! »
Coluche
Un début de campagne irrespectueux
Parlons maintenant de ce début de campagne. En ce moment même, à droite,
comme à gauche, les promesses fusent de toutes parts. Celles-ci sont parfois
inconsidérées et inapplicables. Les stratégies électorales se mettent en place,
avec des annonces populistes des partis majoritaires cherchant à se tailler des
parts d’électeurs chez les autres candidats afin de progresser dans les
sondages. Parce que, bien que les candidats disent ne pas prendre en
considération ces derniers, nous ne sommes pas dupes. On m’a enseigné que dans
de nombreux secteurs d’activités il y a une vérité commune : « le
monde attire le monde ». MM. Sarkozy et Hollande l’ont eux aussi compris
et la course aux sondages est donc lancée.
François Hollande promet une imposition de 75 % sur les revenus supérieurs
à 1 million d’euros par an. Jeunes actifs, étudiants, lycéens, croyez-vous
possible qu’il tienne une telle promesse ? Réfléchissons. Tout d’abord, de
nombreuses personnes ayant ce niveau de revenu vivent déjà à l’étranger. Ensuite,
pour celles qui sont restées en France - et nous les remercions, car elles
contribuent via leurs impôts à notre protection sociale - ne croyez-vous pas
qu’elles iront le plus rapidement possible à l’étranger si Monsieur Hollande
est élu ? Cette imposition ne sera alors imposée à plus personne ! Cette
promesse n’est qu’une annonce ! Elle est directement dirigée aux électeurs
du Front de Gauche qui prône le même type de mesure. Monsieur Mélenchon a
atteint récemment les 10 % d’intentions de votes au premier tour. Le candidat
du PS trouve ce gâteau alléchant et s’en taillerait bien une part !
A noter que François Hollande trouve bon de s’afficher en public avec
Yannick Noah qui a compris il y a bien longtemps que l’exil fiscal est payant !
Nicolas Sarkozy oriente de plus en plus à droite son discours politique[4].
Il envoie sur le front Claude Guéant qui, depuis la campagne de 2007, a abusé
de déclarations flatteuses aux électeurs de Marine Le Pen. Il n’a eu de cesse d’accuser
l’immigration d’être le problème majeur de la France. Brice Hortefeux a eu pour
seul objectif de renvoyer le plus d’immigrés clandestins à l’étranger. La
politique du chiffre quand il est question de vies humaines est infecte. Et
aurait-il oublié au passage, que lorsqu’il s’agit de Roumains, ils sont européens
et ont donc droit à la libre circulation dans l’espace Schengen ? En
effet, dès qu’un pays intègre l’UE, ses citoyens ont un accès limité aux autres
pays de l’UE pendant une période de 7
ans[5]. Mais au delà de cette période, l’accès est complètement libre. Par
conséquent, l’argent et le temps dépensés aujourd’hui pour renvoyer ces êtres
humains sont peines perdues : ils auront tous les droits pour revenir dès
2014 (pour les Roms par exemple). C’est un cas typique de procrastination. Et
Nicolas Sarkozy essaie encore de s’engouffrer dans la brèche en déclarant que « l’immigration
peut-être bonne, mais pose aussi des problèmes » (ou l’art d’essayer de
nous berner en atténuant son propos). Le Président de la République déclare que
« la question de la viande halal est le principal sujet de préoccupation
des Français » pour les diviser toujours plus et s’attirer les électeurs
du FN qui commençaient à douter de sa radicalisation ! Eux qui avaient cru à la
politique du « kärcher® » en 2007 ! Là
encore, le FN représentant entre 15 % et 20 % des intentions de vote, le gâteau
est alléchant ! Dans une Nation qui se déclare être « la patrie des
droits de l’homme », comment peut-on être un Président qui attise et joue
avec les différences au sein de la population française pour augmenter ses
chances d’être réélu ?
François Hollande prône le retour de la retraite à 60 ans. Encore une
annonce pour séduire. Comment peut-on affirmer que nous pourrons financer ces
retraites alors même que nous vivons plus longtemps grâce aux progrès de la
science et de la médecine. C’est une hérésie. Monsieur Hollande a-t-il consulté
l’état des comptes publics ? A noter que le candidat du PS est rapidement
revenu sur cette annonce, et a posé certaines conditions à ce retour à 60 ans. Il
a ainsi profité de l’impact de cette annonce qui s’est transformée en de
nombreuses retombées médiatiques, tout en se protégeant par la suite de sa
propre proposition. Il y a eu de nombreux déçus du Sarkozysme. Si Monsieur
Hollande continue sur cette voie et qu’il est élu, lui aussi va battre le
record du nombre de déçus.
Marine Le Pen propose d’assurer un protectionnisme français afin de récréer
les conditions de l’emploi. Toute personne ayant fait un peu d’économie (si ce
n’est pas votre cas, demander à un ami) sait que le protectionnisme est une
grossière erreur. Cuba en est un exemple criant. Ce pays isolé pendant des
dizaines d’années n’a jamais progressé socialement et économiquement. Seulement
aujourd’hui, grâce à de grands bonds économiques en avant, grâce à l’ouverture
vers l’extérieur, il amorce son rattrapage. La présidente du FN propose de
sortir de l’Euro. Sur ce sujet, je ne suis pas un spécialiste. Mais ce que je
peux affirmer, c’est que de nombreux économistes disent que sortir de l’Euro
serait une erreur. Ce que je pense en tout cas, c’est qu’une sortie de l’Euro
serait la meilleure façon de dire « Nous ne croyons pas à l’Europe ».
Ceci éteindrait définitivement tout espoir de voir un jour naître l’Europe
comme elle devrait l’être, unie.
Jean-Luc Mélenchon, lui aussi tient un propos déplacé. Il propose un SMIC à
1700€. Je ne suis pas contre le progrès social, mais prendre une telle décision
est impensable dans la situation économique actuelle. Les solutions sont
ailleurs. Nous ne pouvons pas supporter un coût du travail largement supérieur
à nos voisins européens. De plus, ce genre d’augmentation subite du SMIC
entraînerait forcément une forte inflation, minimisant son impact. Nous nous
retrouverions avec un salaire plus élevé, mais des produits plus chers, donc
une situation identique voir pire que précédemment. Pire, car contrairement à
nos voisins économiques, le coût du travail aura augmenté ; entrainant
encore plus de délocalisations et moins d’investissement dans notre pays.
Résultat : chômage en hausse ! De plus, mettons-nous à la place d’un
Espagnol ou d’un Grec, pour lesquels le SMIC est respectivement de 748€ et 862€.
Que feriez-vous à leurs places ? Vous décideriez de venir en France,
puisque le niveau de vie y est plus élevé ; et puisque l’Europe vous
autorise à y travailler grâce à la libre circulation. La France ne peut pas
supporter une nouvelle vague massive d’immigration qui serait la résultante
d’une telle décision. Attention, je ne dis pas que l’immigration est une
mauvaise chose, au contraire. Mais la France n’a pas su correctement intégrer
les précédentes vagues d’immigrés. Tant que ce ne sera pas le cas, proposer ce
genre de mesure est insensé.
Arrêtons avec les décisions de court-terme qui ne créent que des
déséquilibres coûteux à la société. Il faut de la mesure, il faut de la raison,
il faut de l’équilibre et de la constance, il faut une vision à long-terme.
« Mieux vaut
penser le changement, que changer le pansement »
Francis Blanche
Prise de position
Cette dernière partie sera donc consacrée à mon propre avis politique. Tout
d’abord, je souhaite commencer par faire une parenthèse sur les propos de
Monsieur Jean d’Ormesson, duquel j’ai reçu (via un email) un papier[6]
qu’il a appelé « Triomphe et tombeau de François Hollande ». Pour faire
simple, il déclare Monsieur Hollande incapable de gouverner en période de
tempête économique. Il va même jusqu’à dire que Monsieur Hollande doit se
mordre les doigts de savoir qu’il va être Président de la République en mai.
Sur ces points je suis assez d’accord. Il dit aussi que Monsieur Sarkozy a fait
beaucoup d’erreurs, notamment en rappelant l’histoire du Fouquet’s et celle du
yacht de Bolloré. Il condamne donc les excès dans lesquels est tombé Nicolas
Sarkozy. Mais la conclusion de son papier est finalement la suivante : bien
que Monsieur Hollande sera certainement élu en mai et malgré les comportements
du Président actuel, le mieux est de choisir ce dernier. Faute de croire en la
compétence de Monsieur Hollande et du Parti Socialiste à gouverner en général.
Je veux seulement dire à Monsieur Jean d’Ormesson qu’il va un peu vite. Ne
doit-il pas rappeler qu’il y a d’autres candidats dans une élection
présidentielle ? Lui, homme de lettres, Académicien, médaillé de la Légion
d’Honneur, ne doit-il pas croire en la démocratie et écrire que d’autres voies
sont possibles. Non, il se réfugie, comme beaucoup d’autres, dans la moins pire
des solutions. Il se réfugie dans le Sarkozysme, lui qui a peur, à raison, du Hollandisme.
Mais n’oublie-t-il pas, au centre, cette troisième voie incarnée par
François Bayrou, lui aussi homme de lettres, qu’il devrait soutenir. Monsieur
Jean d’Ormesson n’est-il pas en train d’oublier que dans une élection il y a un
premier tour ? Et il devrait être de son devoir de ne pas bi-polariser son
discours avant même que ce premier tour soit passé. Comme s’il n’y avait que
deux choix possibles en France !
La solution François Bayrou
Mais pourquoi choisir François Bayrou ? Il y a
plusieurs raisons à cela.
Tout d’abord, parce qu’il ne ment pas aux Français en faisant des promesses
intenables, qui ne sont que des calculs politiques pour se tailler des parts
dans les électorats de ses adversaires. Il le dit lui-même, il n’a pas de
baguette magique. Il dit la vérité et la dit même si elle est difficile à
entendre. Il veut ouvrir les yeux des Français qui ne veulent pas voir cette
vérité, malgré les signaux envoyés par l’économie, malgré les signaux envoyés
par la situation sociale, malgré les signaux envoyés par notre environnement.
Deuxièmement, pour l’homme et ce qu’il représente. François Bayrou est un
homme de culture. Il est un homme de morale comme le prouvent ses différentes
prises de positions. Dans son programme, on peut voir qu’il cherche à établir
plus de moralité dans la vie politique française, via sa proposition de
référendum du 10 juin. Il veut que le ministre de la Justice soit désigné par
le Parlement et non par le Président pour assurer son indépendance. Cela nous
permettra d’éviter ces nombreuses affaires qui sont venues entacher le
précédent quinquennat. Il veut aussi que le Président de la République n’ait
plus le droit de désigner le directeur de France Télévisions. Ceci assurerait
une transparence médiatique complète. D’ailleurs, nous avons remarqué que MM.
Sarkozy et Hollande se gardent bien de réagir aux propositions de moralisation
de la vie publique par François Bayrou. D’abord parce que cela donnerait de la
crédibilité à ce dernier, ce dont ils veulent se protéger. Mais aussi parce que
ces propositions déstabiliseraient en effet les positions de leurs élus.
Troisièmement, pour sa vision à long terme. Il nous présente un programme
qui redressera la France de façon structurelle et non conjoncturelle comme a
essayé de le faire Nicolas Sarkozy avec, par exemple, ses multiples réformes
fiscales durant le quinquennat[7].
Il faut arrêter de faire du rafistolage. La France a besoin d’un changement
profond qui est la seule condition à sa survie future.
Quatrièmement, parce que son programme vaut le coup d’être étudié. Les
solutions qu’il apporte sont cohérentes, réalisables et raisonnables. Ses
propositions sur l’Éducation sont innovantes et en
phase avec les réalités technologiques d’aujourd’hui (diminution des heures de
cours, « apprendre à apprendre », etc.). La politique du « Made
in France » que tous les autres candidats reprennent a été initiée par lui
lors de cette campagne. Pour ne pas réciter tout son programme, je vous
conseille directement d’aller voir sur son site www.bayrou.fr/programme sur lequel vous trouverez tous
les détails de la politique qu’il veut mener.
Enfin, il a une vision forte de l’Europe. Il souhaite qu’un Président européen
soit élu au suffrage universel. Il souhaite une Cour des comptes européenne
afin d’assurer la transparence dans la gestion des États. Il a une vision d’une Europe fédérale, qui nous
tient à cœur, à nous, les jeunes.
La jeunesse
D’ailleurs, revenons-en au début de ce plaidoyer. La jeunesse. Moi qui suis
jeune, comme vous, je me disais la même chose que cet ami que j’ai cité au
début de ce papier. Je ne croyais plus dans la politique. Et c’est ainsi que je
me suis réveillé en me disant « je n’y crois plus, mais je ne fais rien
pour changer les choses, même à mon échelle ». Et j’entends tous les jours
des jeunes dire qu’ils ne peuvent de toute façon rien faire.
La preuve de notre détresse politique, c’est l’abstention des 18-25 ans[8].
Celle-ci avait été de 40 % en 2002 et Jean-Marie Le Pen était passé au second
tour. Aux législatives de 2007, les
jeunes avaient peu participé. Aux élections régionales, 75 % n’ont pas voté.
Aux Européennes, l’abstention aussi s’est ressentie. Simplement parce que les
jeunes n’y croient plus. Ils voient et vivent ce que j’ai décrit plus tôt. Ils
y ont cru pourtant en 2007. Les nouveaux visages politiques entrés sur la scène
quelques années plus tôt confirmaient et se présentaient à l’élection. Les principaux
candidats de 2002 (Chirac, Jospin, Le Pen) avaient près de 70 ans de moyenne
d’âge. En 2007, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy avaient respectivement 54 et
52 ans ; soit l’âge des parents des jeunes électeurs. Peut-être est-ce une
explication à la forte participation, qui s’est élevée à près de 84% ? Ce
changement de génération, accompagné du souvenir du scandale
politico-médiatique du passage au second tour de Jean-Marie Le Pen en 2002, a
certainement joué sur cette participation. Mais ne faisons pas l’erreur de
2002. En allant voter, les jeunes ont les moyens de changer les choses. Par
devoir de mémoire et par respect pour nos ancêtres tombés à la Révolution Française, nous nous devons d’aller voter. C’est
la seule façon de les honorer.
Pour ceux qui sont sceptiques de notre capacité à changer en profondeur
notre pays, je leur dis que nous avons deux atouts majeurs. Le premier atout
c’est le nombre d’électeurs que nous représentons. Il y a, selon l’INSEE, début
janvier 2012, 10 489 145 Français entre 18 et 30 ans. Cela représente 16 % de
la population totale et plus de 20% des électeurs ! Nous pouvons clairement
faire pencher la balance.
Notre second atout, c’est notre innocence. Elle est une force que seule la
jeunesse détient et qui ne doit pas être sous-estimée. Elle nous permet de
rêver, de croire, d’espérer une France meilleure si nous faisons le bon choix.
Si ces deux atouts sont combinés, alors nous pourrons croire réellement à
l’élection de François Bayrou.
En 2002, le 21 avril, Damien Saez a écrit et chanté « Fils de
France ». En 2007, il a écrit et chanté « Jeunesse, lève-toi ». Aujourd’hui
je veux vous dire « Jeunesse,
réveille-toi ! ».
Je m’appelle Edouard, j’ai 22 ans, je suis étudiant en école de commerce,
je suis Européen et Français, je voterai Bayrou au premier tour de l’élection
présidentielle.
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Notes (pour que vous puissiez vérifier certains points par vous-même, n’oubliez
pas que Google est votre ami !):
[2] « Libye: pour la presse européenne, Sarkozy
se pose en chef de guerre » par Claire Ané pour lemonde.fr, “Nicolas
Sarkozy en chef de guerre” par Charles Jaigu pour lefigaro.fr
[3] Voir sur le site du CSA (www.csa.fr) dans la rubrique « Espace
presse » et choisir le communiqué de presse du 29 février 2012
[7] Voir la Chronique de l’éco du mardi 6
mars 2012 de Nicolas Doze sur BFM TV (ou @nicolasDOZE sur twitter, tweet du 6
mars à 13h13)