vendredi 23 mars 2012

Journalistes, guidez-nous !

Dans mon premier article "Jeunesse, réveille-toi" je fais parfois référence à l'importance, en tout cas à l'impact des médias sur la politique. La multiplication des sources d'informations, entre la radio, la télévision, la presse et internet, donne des moyens de s'informer très accessibles à n'importe quel individu. Moi-même étant très demandeur de nouvelles informations, j'essaie de me tenir le plus possible au courant des dernières actualités, via Twitter, mes sites d'informations préférés et certaines émissions de télévision.

Pourtant, en période d'élection, il me manque une information essentielle. C'est l'opinion du journaliste que j'écoute, que je lis ou que je regarde.

En effet, je n'ai pas l'oeil ni l'oreille du journaliste, qui, de métier, parcourt tous les titres du matin, est tenu informé de façon instantané et en continu, et a le privilège d'avoir les informations les plus fraîches et les plus justes. Ainsi, contrairement au journaliste, je ne suis pas au plus près de l'information et je fais l'impasse sur certains sujets. Sur d'autres, j'essaie de "gratter" un peu plus et d'aller plus loin dans ma démarche informative, encore que... 

De plus, les Français ne sont pas des spécialistes. Dans un journal télévisé, dans la presse, à la radio, les tribunes et les émissions sont tenues par des experts de l'économie, de la santé, de la culture, etc. Ainsi, contrairement au destinataire de l'information (vous et moi), le journaliste peut avoir un jugement plus critique, plus juste, plus éclairé. Comme un guide, il devrait savoir expliquer simplement aux français pourquoi une mesure est une pure annonce qui ne sera en aucun cas applicable. Il devrait expliquer quelles sont les mesures qui devront être prises quoi qu'il arrive, même si elles font défauts aux candidats. Tant mieux d'ailleurs ! Cela obligerait ces derniers à parler de ce qu'ils devront réellement faire, aux détriments de leurs programmes et annonces.

Pourquoi ne pourrait-on pas obtenir l'avis personnel de chaque journaliste concernant l'élection à venir ? J'aimerais connaitre l'opinion de ceux qui ont le privilège (ou pas) d'être au plus près des personnes politiques et les plus au courant de l'actualité. Ils ont une des clefs d'une élection comme celle qui se prépare. Ils ont l'information et sont constamment en train de la divulguer.  Ils peuvent faire une très grande différence. Imaginez, une ou deux semaine(s) avant le premier tour, une émission qui réunirait tous les plus grands (et les autres) journalistes de la télévision, de la radio et de la presse écrite. Ces journalistes se réuniraient et exprimeraient leur opinions en fonction de ce qu'ils ont vécu de la campagne, comme personne d'autre. Ce type d'émission aurait un nombre d'audiences très conséquent (en espérant que cet article tombe dans les mains de la télé...) puisque les débats de la campagne n'intéressent pas les Français pour le moment.

Beaucoup de Français seraient fortement influencés par le choix personnel de leurs visages, de leurs voix ou de leurs plumes préférés. Et ils y réfléchiraient à deux fois avant de voter. Cela ressemblerait à une série de consultations qu'une personne malade doit faire avant de subir une opération chirurgicale risquée. Elle irait voir et écouterait l'avis de différents spécialistes. Elle pèserait le pour et le contre des conseils qui lui seraient donnés et évaluerait les risques encourus. La France doit subir des changements structurels profonds, demandons l'avis des journalistes !

Et puis, n'est-ce pas la responsabilité du journaliste que de ne rien cacher à son lecteur, son auditeur ou son téléspectateur ? Comme je le précisais dans l'article "Jeunesse, réveille-toi", les Français dont le coeur de métier n'est pas directement lié au milieu politique oublient les scandales et les dérapages, ils oublient les erreurs, ils oublient les mensonges et leurs cerveaux font le tri. Les informations les plus récentes chassant les plus anciennes.

Mais le journaliste lui, n'oublie pas. C'est son métier, son devoir, de se rappeler ce qu'il s'est passé il y a 1 an, 5 ans, 10 ans, 20 ans. Lui seul, peut dire au destinataire de son message : "vu ce qu'il se passe sur la scène politique depuis maintenant plus de 10 ans, je voterai..."

Gardez pour lui son opinion est le devoir du journaliste. Mais dissimuler un avis qui pourrait être crucial pour un pays en pleine crise, n'est-ce pas une faute de citoyen ?

1 commentaire:

  1. Je reste persuadé que l'avis politique est extrêmement subjectif, et qu'il ne peut, de fait, être la base d'un guide. Il faut savoir trouver la limite entre le journalisme informatif et le défricheur d'idées. En l'occurrence, les deux métiers sont différents, et tout journaliste n'a pas le droit de donner son avis "subjectif". Ils ne savent pas forcément mieux, ils sont plongés dans l'instant présent eux aussi (voir encore plus que nous, étant donné que c'est leur métier!)

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